La Suisse et son auto-approvisionnement agricole

Depuis mes années d’apprentissage et de formation CFC de Marcelin (1985-1987), la politique agricole et le métier de paysan a profondément changé.

En 1990, nous étions encore plus de 108’000 entreprises agricoles alors qu’aujourd’hui nous ne sommes plus que 55’000. Il y a 100 ans, nous étions encore plus de 243’000; il n’y a pas beaucoup de métiers qui ont autant diminué en 100 ans sauf peut-être des métiers qui ont disparu comme les charrons et les falotiers (les allumeurs de réverbères) qui ont été remplacés par la technologie. Si l’on a pu le faire dans ces métiers, je ne vois pas comment nous remplacerons le savoir- faire agricole pour la production alimentaire. Les utopistes croient que l’on pourra toujours importer les produits alimentaires que nous voulons grâce à notre argent.

Mais si nous ne gardons pas un minimum d’auto-approvisionnement nous deviendrons dépendant et toute dépendance est grave.

Le métier d’agriculteur a évolué avec le temps vers de moins en moins d’effort sur la production, mais sur la bureaucratie et l’extensification. Les agriculteurs, pour survivre n’ont pas le choix, lorsque vous gagnez plus en faisant un hectare de jachère au lieu d’un hectare de blé pour du pain, le choix et vite fait. En plus, la politique nationale pousse de plus en plus lorsqu’elle n’oblige pas les agriculteurs à cultiver des compensations écologiques.

Aux yeux du politique et de la population, il est plus important d’avoir des petites fleurs et des surfaces extensives que de belles cultures intensives et productrices pour nos générations futures. La perte de savoir de l’agriculture est à craindre; il n’est pas trop tard pour corriger le tir.

Les paysans savent que la terre nous est prêtée et qu’il faut la soigner avec attention. Ils sont probablement les premiers écologistes avant même que ce parti ne naisse. En effet, nous savons que la monoculture entraîne maladie, et fatigue la terre. Nous savons qu’il ne faut pas la travailler lorsqu’elle est trop mouillée. Malheureusement avec les dates que la bureaucratie nous oblige à respecter, il est aujourd’hui plus important de respecter ces dates plutôt que de respecter la terre.

Tout pays sait que l’auto-approvisionnement est important; il n’y a que les pays riches comme la Suisse qui croient que l’argent peut toujours tout acheter. Il est urgent que la politique change et l’UDC va se battre pour cela. Il faut redonner un juste prix à la production plutôt que de continuer à faire crouler l’agriculture sous un carcan de bureaucratie et d’écologie.

Le sacrifice sur l’autel de l’UE de notre agriculture est une catastrophe annoncée pour notre pays et il est urgent d’inverser le mouvement. Il est plus facile de détruire que de construire et aujourd’hui je crains que notre agriculture est en train d’être détruite ou tout le moins son savoir faire. Une fois perdu le savoir-faire va mettre des générations pour être reconstruit et durant ces années croire que les pays environnants nous nourrirons est une utopie.

Il est dangereux de jouer avec le feu et il me semble que la politique agricole aujourd’hui joue avec le feu. Il est important de faire soi-même les choses plutôt que de compter sur les autres et aujourd’hui la Suisse doit pouvoir compter sur son agriculture pour s’auto-approvisionner.

Le bilan écologique sera aussi meil-leur car consommer local est bien plus écologique que d’importer à grands frais des produits alimentaires.

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